NAdia SAmdi

Née à Casablanca, j’ai grandi dans une culture très éloignée du yoga. Enfant, je n’ai jamais pratiqué de sport, je n’ai pas appris à nager, ni à rouler à vélo. 
Lors de mon premier cours de yoga, le monde est soudain devenu grand, lumineux. J’ai eu l’impression de pratiquer tous les sports, j’ai eu l’impression de danser et même de jouer de la musique.
J’ai retrouvé la petite fille que j’étais, j’ai retrouvé des gestes et des poses que je faisais intuitivement: mettre la tête en bas, jouer avec l’équilibre, me contorsionner.
J’ai retrouvé l’adolescente que j’étais, comme lorsque j’ai découvert le hip hop et que insouciante, je dansais des heures et des après-midis entières. 
Le yoga m’a réinitialisée.
J’ai continué à aller au cours de yoga tous les jours. J’ai commencé à me tenir droite, les épaules loin des oreilles, le buste redressé. Je ne pouvais plus déprimer avec un buste redressé. Mon corps a redressé ma tête.
Je suis tombée amoureuse du yoga. J’y pensais du matin au soir, quand je marchais, quand je mangeais. J’épluchais les légumes en utkatasana, j’ouvrais le frigo en Guerrier 3, je lavais le sol en chien tête en bas… Dans mes rêves, je revivais les cours de yoga. 
Le yoga est ce que j’ai toujours cherché sans pouvoir le nommer. Tout ce que j’ai vécu, de malheurs, de bonheurs, toutes les rencontres, toutes les expériences m’ont amenée au yoga.
La question qui m’obsédait (“Qu’est ce que je veux faire de ma vie”) s’est dissoute en un instant. Je n’avais plus à choisir entre la physique, la philosophie, la psychologie ou les maths. Le yoga est la seule voie qui traite la physique quantique, la métaphysique, la physiologie, l’anatomie, la psychologie, la philosophie, la spiritualité.
J’étais enfin à ma place.
J’ai grandi au Maroc, et je suis arrivée en France à l’âge de 28 ans.
Aujourd’hui, je vis à Arles. J’ai 46 ans et je suis maman de deux adolescents : Jad et Salma.